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Romane Berniès, première d’âme des Bleues : « L’équipe de France, j’ai cru que c’était fini pour moi »

Écartée de l'équipe de France entre 2019 et 2023, Romane Berniès s'est découvert un statut de cadre sur la sélection sur le tard. Alors qu'elle fête son 32e anniversaire ce vendredi, la meneuse des Bleues sera encore l'une des leaders défensives au cours de la demi-finale du championnat d'Europe contre l'Espagne à 16h30.
Romane Berniès, première d’âme des Bleues : « L’équipe de France, j’ai cru que c’était fini pour moi »
Crédit photo : FIBA

Elle a beau souffler sa 32e bougie ce vendredi, la doyenne des Bleues possède pourtant toujours un statut aussi particulier au sein du groupe France… Alors qu’elle fête son anniversaire par une demi-finale de championnat d’Europe contre l’Espagne (à 16h30), Romane Berniès aborde ce rendez-vous avec la fraîcheur d’une rookie.

« C’est quelque chose que je ne banalise pas et que je ne banaliserai jamais », souffle-t-elle. « Au final, ça ne fait pas tant de temps que je suis là. Je dois prendre conscience que je suis la plus ancienne en terme d’âge, que je peux avoir ce rôle de vieille, mais je n’ai pas l’expérience d’une Iliana Rupert par exemple, qui est bien plus jeune que moi (huit ans de moins, ndlr). C’est assez paradoxal » 

« Je n’avais plus envie d’être déçue
avec l’équipe nationale »

De fait, on a tendance à l’oublier tant elle fait partie des meubles de l’ère Toupane mais Romane Berniès a longtemps eu une histoire tourmentée avec l’équipe de France, souvent évincée au dernier moment ou tout simplement absente des listes. « J’ai connu ma première sélection très jeune (à 21 ans, en 2014, contre l’Angola, ndlr) mais je n’ai pas fait de compétition internationale avant mes 25 ans », retrace-t-elle. Une Coupe du Monde 2018, bouclée à la cinquième place, dans un rôle limité (12 minutes de moyenne), avant un long tunnel. Une présélection pour l’EuroBasket 2019 sans lendemain, puis quatre ans complet loin du maillot bleu. À tel point qu’elle s’est persuadée que l’appel du drapeau ne reviendrait jamais…

Romane Berniès lors du Mondial 2018, longtemps restée comme sa seule compétition avec les Bleues (photo : FIBA)

« Il y a bon nombre de fois où j’ai cru que c’était fini », admet-elle. « Quatre ans sans sélection, c’était un peu long et compliqué à avaler. J’ai traversé des moments vraiment difficiles. Je me disais que c’était terminé pour moi, ou du moins je ne m’y attendais plus trop. Je continuais quand même à bosser, car j’avais envie de faire des bonnes saisons en club, mais je n’avais plus envie d’être déçue avec l’équipe nationale. Je ne voulais plus me mettre cette pression donc je préférais me dire que c’était fini. Mais au fond de moi, j’en avais tellement envie ! » 

La frustration atteint quand même son apogée en 2022 lorsque Romane Berniès croit pouvoir bénéficier d’une opportunité avec l’avènement d’un nouveau sélectionneur, Jean-Aimé Toupane. Alors que l’ancien technicien de Clermont-Ferrand ratisse large à son poste pour la préparation du Mondial australien (Berkani, Fauthoux, Paget, Pardon, Heriaud, Astier, Epoupa), son nom reste désespérément absent des listes et elle bascule temporairement dans le 3×3.

« Quand on voit notre meneuse qui s’arrache comme ça… »

Le retour à la lumière viendra en 2023, avec une convocation pour la fenêtre de février. Le vrai début de sa carrière internationale à quasiment 30 ans… « Quand j’ai eu la chance d’être rappelée par Jean-Aimé, c’était une petite victoire pour moi. J’avais juste envie de profiter du moment et de me donner à fond. Que le staff ait pu voir quel type de joueuse et de personne j’étais, c’est ma plus grande satisfaction. »

La rage de Romane Berniès, souvent la première à encourager depuis le banc (photo : FIBA)

Depuis, l’Agenaise n’a plus quitté le groupe. Une médaille de bronze à l’EuroBasket 2023, l’argent olympique à Paris 2024 et désormais une nouvelle demi-finale européenne à Athènes, la voici indéboulonnable depuis trois campagnes. « Ce n’est pas forcément une éclosion tardive pour Romane, plutôt la place qui s’est libérée », indique la GM Céline Dumerc, « pas très objective » lorsqu’il s’agit de son ancienne protégée berruyère. « La concurrence s’est évanouie au fil des années avec Alix Duchet et Olivia Epoupa qu’on ne retrouve plus. Devant elle, il y avait une génération de meneuses de grande qualité. Ces gens-là n’étant plus dans le paysage, c’est elle qu’on voit désormais. » 

Et pour le coup, oui, on la voit ! En défense, surtout, où son énergie et sa densité physique ont fait dérailler plusieurs meneuses adverses sur les lattes du Pirée, incapables de franchir la ligne médiane en huit secondes face à une telle pile électrique. On l’entend, aussi, s’époumonner depuis le banc lorsqu’elle n’est pas sur le terrain. « Romy est celle qui a le plus d’énergie », sourit Pauline Astier« Elle insuffle quelque chose d’hyper important car quand on voit notre meneuse qui s’arrache tout terrain comme ça en défense, on a toutes envie de faire la même chose. » 

Le symbole de l’esprit Toupane

Une agressivité extrême qui colle complètement aux principes de Jean-Aimé Toupane, désireux que son équipe étouffe physiquement son vis-à-vis. « Par son courage et sa volonté, elle incarne l’état d’esprit que je veux », insiste le sélectionneur. « Il n’y a pas qu’elle mais j’allais dire que c’est l’âme de l’équipe. elle représente ces valeurs et elle fait aujourd’hui partie des cadres. Romane fédère autour d’elle et fait l’unanimité avec les joueuses. » 

Une nouvelle stature qui lui confère presque le rôle de bras droit de la capitaine Valériane Ayayi, quand bien même leur vécu international n’est pas du tout comparable (quasiment 100 sélections de plus pour Ayayi !). « Romane est incluse dans le capitanat », souffle la Bordelaise. « Elle prend de la place, elle est très légitime quand elle parle dans le vestiaire. » 

Pour que le paysage soit complet, il ne manquerait plus qu’un brin d’adresse offensive, avec une réussite qui la fuit désespérément depuis le début de l’EuroBasket (0,8 point à 11%). Mais ce n’est pas spécialement ce qui est attendu d’elle, plutôt espérée comme la dépositaire du jeu (6,3 passes décisives) et première lame défensive. Au-delà de son leadership, Romane Berniès amène également un enthousiasme au-dessus de la moyenne, elle qui savoure pleinement sa chance de participer à son premier France – Espagne en compétition internationale le jour de son 32e anniversaire.

« C’est toujours particulier pour moi d’être en équipe de France », se réjouit-elle. « Je suis fière de moi d’avoir eu cette résilience, d’avoir su tenir bon. Il a fallu se relever et avancer, ce que j’ai fait pendant toutes ces années loin des Bleues. J’ai pleuré bon nombre de fois mais je continuais d’aller à l’entraînement et d’espérer cet appel, d’y croire un peu mine de rien. » Cela a du bon de ne pas baisser les bras…

À Athènes,

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